l’album historique de la Cabatte

Le ruisseau de la Cabatte

Le Moulin de la Cabatte est situé à Chaléa, hameau de Thoirette, dans le sud du Jura.

Il est construit sur le « ruisseau de la Cabatte », petit affluent de la Valouse (à peine 1.000 mètres de longueur), très pentu (12% en moyenne). Sa source, au lieu-dit « sous Violet », est une résurgence alimentée par les eaux du plateau karstique de Dingeat, d’où un débit abondant et régulier, été comme hiver.

Ces caractéristiques en faisaient une source d’énergie intéressante, et de nombreux moulins, une bonne douzaine, ont été bâtis sur son cours depuis des temps très anciens, comme en témoigne la carte de Cassini :

– moulins à grains ou à huile,

– scieries, battoirs, foules à chanvre…

Ces moulins, très anciens, existaient probablement déjà au Moyen-âge.

Sur notre seule propriété, il y en avait encore 4 au milieu du 19ème siècle

  • Les ruines du premier, appelé « la maison du docteur », sont encore là  (il a appartenu à la fin du 19ème siècle au Docteur Decoeur de Thoirette)

  • Le second, alimenté par le réservoir supérieur, servait de hangar à bois. Il a été démoli en 2011, au début des travaux de restauration

  • Il n’y a plus aucune trace du 3ème

  • Et c’est le 4ème qui est aujourd’hui baptisé « le Moulin de la Cabatte »

Les VUITTON, famille de meuniers

Le Moulin de la Cabatte est très ancien, on a retrouvé une tuile de 1723. Sa construction a été réalisée en plusieurs temps, il a été agrandi, remanié, d’où sa géométrie biscornue.

Son histoire rejoint celle des VUITTON, famille de meuniers de cette région du sud du Jura.

En 1802 (le 6 floréal de l’an X), Jean Baptiste VUITTON rachète à François Marie ALBERT et à son épouse Marie Thérèse CHRISTIN « les moulins de Chaléa ».

Il est né le 7 février 1759 au moulin de Bua, sur la Valouse, dans la paroisse de St Hymetière, fils de Humbert VUITTON et de Reine GENTELET.

Son arrière-grand-père, Pierre VUITTON (1665-1708), était aussi ancêtre du fameux Louis VUITTON (1821-1892), malletier à Paris, lui-même né à Anchay, dans le moulin de Charbouilla sur l’Ancheronne. Ce moulin est aujourd’hui ruiné.

En 1802, il s’installe donc à Chaléa avec sa femme Marie Françoise PAYOT et ses 6 enfants.

Son fils aîné, Jean Baptiste VUITTON (2) (1786-1865), lui succédera. C’est lui qui construira en 1818 le Moulin de la Platière sur la Valouse.

Un autre de ses fils, Humbert VUITTON (1792-1850), achète les 4 moulins de la Cabatte à Jean Dominique PATEY de Chaléa le 22 novembre 1821.

C’est sa descendante, Joëlle VUITTON-DUCHENE, qui est aujourd’hui propriétaire du Moulin de la Cabatte, et qui a mené à bien sa restauration en 2012-2013.

Le Moulin de la Cabatte au XXème siècle

Le moulin de la Cabatte appartient alors à Jules VUITTON (1887-1951), le grand-père de Joëlle VUITTON-DUCHENE. Il est menuisier et son atelier est à l’étage du moulin. Les machines (scie à ruban, dégauchisseuse, raboteuse, toupie…) datent du début 20ème siècle. Elles sont entraînées par des courroies et des poulies, tout cela actionné par la grande roue métallique à augets du moulin. Il y a aussi dans l’atelier plusieurs tours.

Le sous-sol est occupé par l’huilerie où sont pressées toutes les noix du village.

A son décès, son fils, Louis VUITTON, Directeur-fondateur du collège de St Trivier-de-Courtes (Ain) qui porte son nom, pratique le travail du bois à ses moments de loisirs.

 

 

Le Moulin de la Cabatte a fonctionné ainsi jusqu’à la fin des années 1970. L’atelier de menuiserie était encore opérationnel, actionné par la grande roue de 6,50m de diamètre.

Les travaux de rénovation : 2011 – 2013